Résumé
Les sols des zones arides et semi-arides étaient supposés pendant longtemps, comme milieux stériles. Si de nombreux travaux sur les caractéristiques physico-chimiques des sols des régions arides existent, les études sur les caractéristiques microbiologiques restent relativement périphériques. Le travail de recherche que nous avons réalisé en région arides sur sol salé sableux de la région d’Ouargla et sol non salé alluvionnaire argileux de la région de Guerara, ayant trait à l’étude de l’aspect microbiologique (biomasse microbienne) et l’aspect biochimique (processus de l’humification) de ces sols, montre que l’estimation de la biomasse microbienne du sol est indispensable à étudier, étant donné qu’elle représente le transformateur et le compartiment traversé par les flux d’énergie.
L’examen des caractéristiques bio-physico-chimiques de la couche superficielle (0–20cm) des deux sols montre que nous avons affaire à deux sols dont le pH, légèrement alcalin au dessus de 8, la conductivité électrique est de l’ordre de 6.13 dS/m pour le sol salé qui est sablo-limoneux, et de 0.56 dS/m pour le sol alluvionnaire qui est argileux. Ce dernier représente un taux de matière organique de l’ordre de 2.23%, alors que le sol salé a un taux de 0.8%. La carence en azote est particulièrement nette dans les deux sols.
Le dénombrement des différents groupes microbiens révèle que la microflore totale présente une supériorité numérique (58,5x105 et 67x105 germes /g de sol sec), suivie par les actinomycètes (42.66 x 104 et 47.33 x 104 germes /g de sol sec, les champignons (49,5 x 104 et 44,5 x 104 sporules /g de sol sec), et enfin les algues (0.9x102 et 2000x102 germes /g de sol sec) dans le sol salé et le sol alluvionnaire respectivement. Par ailleurs, on note, que les données sur la densité des microorganismes dans les deux sols à l’exception des champignons, ont montré une prédominance de la microflore totale, des algues, des actinomycètes et des groupes physiologiques (ammonifiants, nitrifiants) dans le sol alluvionnaire par rapport au sol salé. Les espèces microbiennes sont affectées à des degrés variables par la salinité ; c’est ainsi que les germes nitrifiants sont les plus sensibles. En effet, par rapport au sol alluvionnaire, les densités de populations microbiennes dans le sol salé ne sont pas relativement trop faibles. La densité des microorganismes dans nos deux sols est influencée par les conditions pédoclimatiques et par la nature du sol (humidité, texture, matière organique…).
Quant au processus de l’humification, le fractionnement densimétrique de la matière organique des deux sols nous à donné un taux faible de matières organiques légères dans le sol salé par rapport au sol alluvionnaire (1.8% et 8.46% respectivement). Le sol salé présente également une faible polymérisation des composés humiques (6% d’acides humiques), dû essentiellement au processus de minéralisation qui est intense suite aux effets combinés de la chaleur, de l’humidité et de la texture sableuse dans le sol salé. Ce taux d’acides humiques est de 20.76% pour le sol alluvionnaire. L’humine rencontré dans les sols salés des climats arides et semi-arides, est composée essentiellement d’humine de polycondensation physico-chimique plutôt que liée à des microsynthèses microbiennes.
Mots clés : sol salé, sol alluvionnaire, microorganismes du sol, humification, Sahara-Algérie
Dim 6 Juin - 21:25